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Logement Parisien et Francilien
17 octobre 2008

La récession trouve sa source dans l’immobilier

En Europe, une politique de relance sera bientôt nécessaire pour soutenir l’emploi

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Pourquoi les Bourses continuent-elles à baisser ?

Depuis quatre semaines, la baisse des cours était liée à la crise financière. Les banques ne voulaient plus se faire crédit entre elles, par défiance sur leurs santés respectives. Le marché interbancaire était grippé. Pour obtenir les liquidités dont elles avaient besoin pour le fonctionnement de leur activité courante, les banques ont alors vendu certains de leurs actifs liquides, c’est-à-dire une partie de leurs portefeuilles en actions, ce qui a fait baisser les cours.

Dans un premier temps, les banques centrales ont proposé des liquidités, ce qui ne pouvait que partiellement répondre aux besoins. Dans un deuxième temps, les États ont garanti les échanges interbancaires en cas de défaillance. Le marché interbancaire a commencé alors à se détendre, mais de manière très progressive. À présent, c’est la récession qui s’annonce.

« Avec les perspectives économiques actuelles, les profits des entreprises vont baisser. Cette réalité fait baisser le cours de leurs actions maintenant, analyse l’économiste Benjamin Carton. On peut investir certes aujourd’hui dans la Bourse, mais avec une vision à cinq ans. »

La récession est-elle une conséquence de la crise financière ?

« L’origine de tout, c’est la fin de la bulle immobilière aux États-Unis à l’été 2006 », estime Benjamin Carton. À partir de là, la croissance américaine a ralenti et certains ménages qui avaient contracté des prêts immobiliers dans des conditions risquées – crédits de type subprime – se sont retrouvés surendettés et ont commencé à faire défaut dans le remboursement de leurs emprunts.

En 2007, la très forte hausse des prix des matières premières s’est ajoutée à cette crise immobilière. En Europe, l’inflation a démarré et le pouvoir d’achat s’est contracté. Avec le décalage habituel d’un an et demi entre les économies américaine et européenne, la crise immobilière a rattrapé l’Europe.

La Grande-Bretagne, l’Irlande et l’Espagne, qui avaient connu les plus fortes hausses, en ressentent les effets. Cette crise immobilière, qui n’épargne pas la France, explique la baisse actuelle des mises en chantier et la hausse du chômage dans le secteur de la construction.

La crise financière a une incidence sur cette conjoncture par la restriction du crédit qu’elle entraîne. Les primes de risques augmentant, les particuliers ont moins accès aux prêts, les crédits relais deviennent plus difficiles. Le crédit devenant plus rare, des entreprises peuvent aussi connaître des problèmes de trésorerie ou de financement de leurs investissements.

Cette récession est-elle d’une ampleur exceptionnelle ?

« Le débat sur le mot récession me paraît artificiel. Le fait objectif est que nous allons vivre sans croissance pendant douze à dix-huit mois », affirme Benjamin Carton. La France a connu cette situation après les chocs pétroliers des années 70, puis fin 1992-début 1993. Cette période de récession, suivie d’une croissance molle, avait été accompagnée de l’éclatement d’une bulle immobilière.

La récession – c’est-à-dire deux trimestres consécutifs de croissance négative – mènerait à une situation beaucoup plus grave, la dépression, si elle provoquait une baisse importante de la production. La dépression des années 30 s’était ainsi caractérisée par un taux de chômage de 25 % et une baisse d’un tiers de la production industrielle.

Aujourd’hui, un des paramètres de reprise peut venir des pays émergents. La Chine semble pouvoir constituer un noyau de résistance, du fait de ses réserves financières gigantesques, qui la rende peu dépendante du crédit. À l’opposé, la Turquie ou les pays d’Europe de l’Est vont être affectés par la crise financière, car ils sont dépendants dans leur développement des prêts des banques occidentales, leur croissance récente ayant été, pour une bonne part, financée par l’endettement.

Quels peuvent être les plans de relance ?

La baisse des taux d’intérêt est un des instruments de relance pour faciliter le crédit et encourager la consommation. Mais, actuellement, une baisse des taux ne peut convaincre les banques de prêter. En outre, elle a un impact direct sur les taux à court terme, pas sur les crédits aux ménages.

Les États peuvent aussi décider de politiques budgétaires encourageant l’activité, au risque de laisser filer les déficits publics. L’impératif européen d’un déficit public inférieur à 3 % a ainsi été mis entre parenthèses. Aux États-Unis, en mars, la Maison-Blanche avait décidé des crédits d’impôts. Le Congrès a déjà annoncé qu’il lancerait au début de l’année prochaine un deuxième plan de relance de la consommation.

En Europe, la difficulté est d’avoir un plan commun. « Les plans efficaces sont des plans très ciblés et ramassés dans le temps, pour ne pas augmenter les dépenses publiques de manière durable », estime Benjamin Carton. En France, la piste des crédits d’impôts aurait l’inconvénient de ne concerner que la moitié de la population qui en paie !

Pour prévenir une brusque hausse du chômage, le gouvernement pourrait opter pour une politique d’accompagnement social. Il aurait alors recours aux « emplois aidés », c’est-à-dire à une exonération des charges salariales ou à la création d’emplois dans le secteur public ou parapublic.

Pierre COCHEZ (La Croix)
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Commentaires
R
pas mal ce blog!
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